Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l'adulte et chez l'enfant - Anti-inflammatoires non stéroïdiens et corticoïdes

Item 330 UE XI


 Ce chapitre ne traite que de la prescription des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des corticoïdes ; la prescription des antalgiques non opioïdes et opioïdes est traitée en détail dans l’item 135 (cf. chapitre 10).

1 - Prescription et surveillance des corticoïdes
(anti-inflammatoires stéroïdiens)

1.1 - Mécanismes d’action

Les anti-inflammatoires stéroïdiens ou (gluco)corticoïdes sont des dérivés synthétiques des hormones naturelles, cortisol et cortisone, dont ils se distinguent par un pouvoir anti-inflammatoire plus marqué et, à l’inverse, un moindre effet minéralocorticoïde (tableau 29.1).

 

Tableau 29.1 : Caractéristiques pharmacologiques des principaux corticoïdes destinés à la voie orale.

Nature Modalités EAI EMC Demi-vie Équivalence de dose
Cortisol* Per os, IV 1 1 8–12 h 20 mg
Prednisone Per os 4 0,8 18–36 h 5 mg**
Prednisolone Per os 4 0,8 18–36 h 5 mg
Méthylprednisolone Per os, IV, IM 5 0,5 18–36 h 4 mg
Triamcinolone IM 5 0 36–54 h 4 mg
Bétaméthasone Per os, IV, IM 25–30 0 36–54 h 0,75 mg
Dexaméthasone Per os, IV, IM 25–30 0 36–54 h 0,75 mg

EAI : effet anti-inflammatoire ; EMC : effet minéralocorticoïde ; IV : intraveineux ; IM : intramusculaire.
* Hormone naturelle (référence).
* Pour l'équivalence de dose, la prednisone sert de référence.

1.1.1 - Propriétés thérapeutiques

Action anti-inflammatoire

L’activité anti-inflammatoire des corticoïdes s’exerce sur les différentes phases de la réaction inflammatoire et se manifeste dès les faibles doses. L’importance de cette propriété varie selon le dérivé, parallèlement à la durée de l’effet freinateur de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien ou de la demi-vie biologique (cf. tableau 29.1). En l’absence d’un processus inflammatoire, les corticoïdes (contrairement aux AINS) n’ont pas d’effet antalgique.

Action antiallergique et immunosuppressive

Ces deux propriétés requièrent habituellement des posologies plus élevées que celles nécessaires à l’activité purement anti-inflammatoire.

1.1.2 - Formes galéniques

La corticothérapie générale fait essentiellement appel à la voie orale, qui assure le plus souvent une bonne biodisponibilité du médicament.

Les solutions d’esters hydrosolubles sont destinées à l’administration parentérale et les suspensions microcristallines aux injections locales (infiltrations) qui s’accompagnent toujours d’un passage systémique du corticoïde.

2 - Indications

2.1 - Corticothérapie par voie générale

La corticothérapie systémique bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), en rhumatologie, dans les indications suivantes :

  • névralgies cervicobrachiales (NCB) sévères et rebelles ;
  • polyarthrite rhumatoïde (PR) et certaines polyarthrites ;
  • pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) et artérite à cellules géantes ;
  • poussées évolutives de maladies systémiques, notamment : lupus érythémateux sys-témique, vascularites, myosites, sarcoïdose…

2.2 - Injections locales de corticoïdes (infiltrations)

Les principales indications des infiltrations de corticoïdes sont les suivantes :

  • injections intra-articulaires : arthrite inflammatoire et arthrose périphérique en poussée, surtout si elle est associée à des phénomènes congestifs ;
  • injections péri-articulaires : tendinopathie, bursite ;
  • injections canalaires : syndromes canalaires (canal carpien) ;
  • injections épidurales : radiculalgies sciatiques ou crurales communes rebelles.

3 - Modalités de prescription de la corticothérapie par voie générale

Il faut utiliser les corticoïdes à la plus petite dose possible pendant le moins longtemps possible.

3.1 - Bilan préalable

Il vise à rechercher des affections susceptibles de se décompenser sous corticoïdes ou des facteurs prédisposant à leurs complications.

Recherche de contre-indications

Il n’existe pas d’interdit absolu à l’emploi des corticoïdes s’ils sont indispensables.

Mais, dans certains cas, le recours aux corticoïdes ne se conçoit qu’après une évaluation soigneuse du rapport bénéfice-risque. Une infection patente (en particulier l’herpès, le zona oculaire, la varicelle, l’anguillulose, la tuberculose, les mycoses, la trypanosomiase, la toxoplasmose et les hépatites virales aiguës) est en principe une contre-indication au moins transitoire à la corticothérapie, le temps que l’infection soit maîtrisée par un traitement approprié. Si l’indication des corticoïdes prime, on peut aussi être amené à traiter concomitamment une poussée hypertensive, un ulcère gastroduodénal, un diabète déséquilibré, etc.

De même, la corticothérapie est compatible avec la grossesse puisqu’elle n’est pas tératogène. Elle expose au risque de retard de croissance intra-utérin et augmente le risque de diabète gestationnel.

Bilan préthérapeutique

Un bilan préthérapeutique est proposé (tableau 29.2). Il est rare que celui-ci soit réalisé avant toute corticothérapie mais il doit être réalisé le plus précocement possible, en cas de corticothérapie prolongée.

 

Tableau 29.2 : Bilan préalable à une corticothérapie prolongée.

Examens clinique et complémentaires Biologie
– Recherche d’un diabète, d’une maladie psychiatrique, d’une HTA, d’un ulcère gastroduodénal évolutif
– Recherche de foyers infectieux récents ou en cours de traitement (ORL, urinaire, etc.)
– Poids, IMC, PA
– Radiographie pulmonaire
– Ostéodensitométrie
– Hémogramme
– Ionogramme sanguin
– Glycémie à jeun
– Bilan phosphocalcique, 25(OH)-vitamine D
– Bilan lipidique
– Examen parasitologique des selles (séjour récent ou patient originaire d'une région tropicale)

 

3.2 - Choix du médicament et modalités d’administration

On opte généralement pour la prednisone (bon compromis entre activité anti-inflammatoire, amplitude de la dépression hypothalamo-hypophysaire et de la rétention hydrosodée, absorption digestive plus constante et régulière que le sel de prednisolone).

La posologie initiale de la corticothérapie orale dépend de l’indication et de la sévérité de la pathologie motivant la prescription.

Prescription de courte durée

La dose initiale dépend de la pathologie traitée avec une dose rapidement décroissante pour un arrêt au bout de quelques jours.

Prescription au long cours

La posologie peut être très variable en fonction de l’indication et de sa sévérité. Il est communément admis de prescrire la corticothérapie le matin pour réduire son impact sur l’axe corticosurrénalien. La dose initiale est souvent plus élevée puis diminuée progressivement.

Bolus intraveineux

Les bolus cortisoniques sont réservés à des pathologies sévères ou en poussée. Les effets indésirables sont généralement mineurs (flush, état d’excitation, troubles du sommeil, augmentation de la glycémie) mais il existe exceptionnellement des complications sévères, essentiellement cardiovasculaires, étroitement liées au terrain sous-jacent.

Injections locales de corticoïdes (infiltrations)

Modalités pratiques

La pratique des injections locales de corticoïdes suppose le respect de certaines règles :

  • informer le malade du bénéfice escompté et des risques encourus ;
  • assurer une asepsie stricte lors du geste ;
  • adapter le volume (ou la quantité) injecté à la taille de l’articulation ;
  • le repos de toute articulation portante pendant 24 heures pourrait renforcer l’effet local par diminution de la diffusion systémique du corticoïde.

Contre-indications

Les contre-indications sont essentiellement représentées par :

  • une infection générale ou locale, articulaire ou de voisinage, y compris cutanée ;
  • des troubles de la coagulation ;
  • une hypersensibilité à l’un des constituants (principe actif ou excipient) de la préparation ;
  • un matériel étranger : prothèse ou matériel d’ostéosynthèse.Certaines précautions doivent être prises lors de la prise d’anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires.

Complications particulières

  • Les Injections locales de corticoïdes exposent à des effets généraux liés à la diffusion systémique du médicament. Certains sont particuliers à cette voie : flush (bouffée vasomotrice, céphalées) et rares réactions d’hypersensibilité immédiate (éruption, œdème de Quincke, voire choc), parfois dues à des conservateurs (sulfites) présents dans des préparations injectables.
  • Les injections intra-articulaires de corticoïdes en suspension se compliquent rarement d’une arthrite aiguë microcristalline, qui se déclare dans les 24 heures suivant le geste et s’estompe en 1 à 2 jours.
  • Les arthrites septiques sont exceptionnelles (moins de 1 pour 40 000 infiltrations) quand on respecte les contre-indications et précautions d’asepsie. Leur délai d’apparition est plus long (> 24 heures), l’analyse bactériologique du liquide synovial est impérative.
  • Des ruptures tendineuses et des atrophies cutanées localisées sont possibles.

3.3 - Effets secondaires

La plupart des effets indésirables des corticoïdes sont inhérents à leurs propriétés pharmacologiques (= effets secondaires). Leur fréquence et leur gravité dépendent de la posologie quotidienne et/ou de la durée du traitement, mais aussi du terrain et des comorbidités.

On utilise donc une dose la plus faible possible et sur une durée la plus courte possible.

En dehors des administrations à dose massive (bolus intraveineux), les corticoïdes comportent moins de risques quand ils sont employés durant une période brève (7 à 10 jours au plus), sans toutefois mettre à l’abri de complications précoces liées à leurs effets métaboliques, immunodépresseur, digestif ou autres.

Hypercorticisme iatrogène

Il associe à des degrés divers :

  • une obésité facio-tronculaire ;
  • une hypokaliémie et une rétention hydrosodée (œdèmes, augmentation de la pression artérielle) pour les dérivés pourvus d’une action minéralocorticoïde (risque mineur si < 10 mg par jour).
  • une prise de poids, liée à la rétention hydrosodée, mais aussi à une stimulation de l’appétit (effet orexigène) ;
  • une intolérance au glucose, d’où l’éventuelle révélation ou décompensation d’un diabète ;
  • une hyperlipidémie ;
  • des manifestations cutanées, fréquentes lors d’un traitement prolongé même à faible dose : atrophie cutanée, fragilité de la peau et des capillaires (dermatoporose, lésions purpuriques, ecchymoses) surtout marquée chez les personnes âgées, acné, hypertrichose, vergetures, folliculite, retard de cicatrisation des plaies ;
  • une myopathie cortisonique (myopathie des ceintures), caractérisée par :
    –   une atrophie et une faiblesse musculaires prédominant à la racine des membres inférieurs, mais n’apparaissant généralement qu’après plusieurs mois d’une corticothérapie > 10 mg par jour d’équivalent prednisone ;
    –   une sarcopénie ;
  • une ostéoporose cortico-induite, fréquente, à la fois dose- et durée-dépendante, mais plus nette au cours des 6 à 12 premiers mois de traitement et partiellement réversible à l’arrêt des corticoïdes ;
  • des ostéonécroses épiphysaires, parfois bilatérales, voire multifocales, touchant avec prédilection les têtes fémorales chez l’adulte et les condyles fémoraux chez l’enfant. On les observe principalement après l’emploi de fortes posologies de corticoïdes ;
  • un retard de croissance chez l’enfant ;
  • une aménorrhée, une impuissance.

Complications digestives

  • Les dyspepsies sous corticoïdes sont rares et le risqued’ulcère gastroduodénalestextrêmementfaible. Ce risque est majoré en cas de co-prescription d’AINS et d’antécédents digestifs ulcéreux.
  • La stéatose hépatique est un effet indésirable retardé et insidieux.
  • Des cas de pancréatite aiguë ou de perforation sur diverticulose colique peuvent sur-venir.

Risque infectieux

  • Les infections sont la conséquence de l’effet immunosuppresseur des corticoïdes. Par convention, on considère qu’un patient traité par > 10 mg par jour d’équivalent prednisone pendant plus de 2 semaines est immunodéprimé. Ce risque est dose-dépendant et augmenté en cas d’immunodépression liée à la maladie sous-jacente (polyarthrite rhumatoïde), aux thérapeutiques (immunosuppresseurs, biothérapies) ou aux états morbides associés.
  • Il peut s’agir de la réactivation d’une infection latente (tuberculose, anguillulose, toxoplasmose, herpès, zona, etc.) ou d’une infection, quelquefois due à un germe opportuniste.
  • La sémiologie d’appel des surinfections est souvent pauvre : il faut en évoquer l’hypothèse devant toute fièvre isolée persistante. Comme les corticoïdes entraînent une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles, cette perturbation biologique ne saurait constituer à elle seule un argument en faveur d’un processus septique.

Manifestations neuropsychiques

En plus de leur effet orexigène, les corticoïdes exercent une action insomniante et excitatrice chez certains patients. Aux posologies élevées, généralement supérieures à 40 mg par jour d’équivalent prednisone, ils peuvent provoquer des troubles psychiatriques (dépression, délire, hallucinations, agitation maniaque) de survenue précoce.

Complications oculaires

La cataracte postérieure sous-capsulaire est une complication tardive mais commune (> 10 %) des corticoïdes même à faible dose. Les glaucomes sont bien plus exceptionnels et se rencontreraient surtout sur un terrain prédisposé (diabète, myopie sévère, antécédent familial de glaucome).

Complications liées à l’arrêt de la corticothérapie

Syndrome de sevrage

  • Il regroupe des symptômes non spécifiques de type nausées, fatigue, faiblesse, ar-thralgies, proches de ceux de l’insuffisance surrénalienne chez des patients ayant ar-rêté la corticothérapie mais répondant normalement au test de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
  • L’arrêt de la corticothérapie peut également induire un syndrome dépressif.
  • Il est parfois difficile de distinguer ce syndrome de sevrage d’une authentique poussée de la maladie à l’arrêt de la cortisone.

Insuffisance surrénalienne

  • Elle survient lors de l’arrêt trop brutal d’une corticothérapie prolongée.
  •  Elle se manifeste par :
    –   une asthénie intense ;
    –   une hypotension ;
    –   des nausées, diarrhée, douleurs abdominales ;
    –   une fièvre ;
    –   des myalgies ;
    –   une confusion et des troubles psychiatriques.
  • Mais elle peut aussi être asymptomatique.
  • Elle est rare (prévalence de 0,015 à 0,1 %) et se manifeste le plus souvent à partir d’une dose inférieure à 5 mg par jour d’équivalent prednisone.

3.4 - Modalités de surveillance

La surveillance régulière des malades a pour but d’apprécier l’efficacité et la tolérance du traitement et de déceler précocement tout événement intercurrent ou toute complication (tableau 29.3).

 

Tableau 29.3. Surveillance clinique et paraclinique d’une corticothérapie au long cours.

Surveillance clinique Surveillance paraclinique
– Poids
– Pression artérielle
– Œdème des membres inférieurs
– Signes d’insuffisance cardiaque
– Examen cutané, musculaire
– Dépistage des infections
– Kaliémie et glycémie régulière
– HbA1c tous les 3 mois si diabète
– Bilan lipidique complet à 6 mois
– Dosage de la 25(OH)-vitamine D
– Ostéodensitométrie : initiale puis en fonction du contexte clinique
– Examen ophtalmologique et tonus oculaire en fonction des antécédents

 

3.5 - Mesures adjuvantes

Elles essaient de prévenir ou limiter les complications attendues de la corticothérapie :

  • mesures hygiéno-diététiques : restriction, voire suppression des sucres d’absorption rapide, limitation des apports sodés, supplémentation en potassium en fonction de la kaliémie, régime enrichi en calcium et protides, activité physique régulière adaptée ;
  • supplémentation calcique en cas d’apports alimentaires insuffisants (objectif 1 à 1,2 g par jour) et de vitamine D si taux bas (objectif ≥ 75 nmol/l ou 30 ng/ml) ;
  • traitement anti-ostéoporotique, indiqué selon les recommandations actuelles (fig. 29.1).

 

Fig. 29.1 Actualisations 2014 des recommandations sur la prévention de l’ostéoporose cortico-induite
Source : Briot K, Cortet B, Rouxa C, Fardet L, Abitbol V, Bacchetta J et al. Actualisation 2014 des recommandations sur la prévention et le traitement de l’ostéoporose cortico-induite. Rev Rhum 2014;81:385–94.

COFER

  • En cas de corticothérapie prolongée, le risque de fracture est très élevé, en particulier chez la femme ménopausée. Il est recommandé de mesurer la DMO en début de traitement pour une meilleure évaluation du risque et assurer le suivi sous traitement. En cas de corticothérapie prolongée (≥ 3 mois), chez les femmes ménopausées et les hommes ≥ 50 ans, un traitement par bisphosphonate per os ou injectable ou du tériparatide (≥ 2 fractures vertébrales) sera prescrit si :
    –   la dose de prednisone est ≥ 7,5 mg par jour ;
    –   ou en cas d’antécédent de fracture à basse énergie ;
    –   ou si le sujet est ≥ 70 ans ;
    –   ou en cas de T-score ≤ – 2,5 à l’un des sites mesurés (rachis lombaire et hanche).
  • Prévention de l’athérosclérose : correction des autres facteurs de risque éventuels (dyslipidémie, hypertension artérielle, hyperglycémie) et arrêt du tabagisme.
  • Vaccinations antigrippale et antipneumococcique ; attention, les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués en cas de corticothérapie > 10 mg par jour depuis plus de 2 semaines (immunodéprimé).

3.6 - Modalités de sevrage

Aucun schéma de décroissance et d’arrêt des corticoïdes n’est consensuel.

Une corticothérapie courte n’impose pas de sevrage progressif.

Une corticothérapie prolongée doit être arrêtée progressivement car il existe un risque de rebond de la maladie et un risque d’insuffisance surrénale dans les situations suivantes :

  • si dose > 10–20 mg par jour pendant plus de 3 semaines ;
  • risque plus important après 6 mois de traitement ;
  • lors de la baisse de la corticothérapie à partir de la dose de 5 mg par jour de prednisone ;
  • lors d'un arrêt brutal.

Un exemple de stratégie de décroissance posologique peut être proposé comme illustré figure 29.2.

Il est important d’expliquer au patient les risques d’insuffisance surrénale et les signes cliniques devant l’alerter.

On peut s’assurer de la possibilité d’arrêter l’hydrocortisone (parfois instaurée en relais en fin de sevrage en corticoïde) à l’aide d’un dosage du cortisol à jeun à 8 h ± test au tétracosactide.

 

Fig. 29.2. Exemple de stratégie de décroissance posologique d’une corticothérapie au long cours.

COFER

4 - Prescription et surveillance des anti-inflammatoires non stéroïdiens

4.1 - Mécanisme d'action

Le mécanisme d’action des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) passe par la diminution de la production des prostanoïdes en inhibant une enzyme, la cyclo-oxygénase (Cox). Les prostanoïdes sont synthétisés à partir de l’acide arachidonique (lui-même issu des phospholipides membranaires) grâce à la cyclo-oxygénase (Cox), dont il existe deux isoenzymes (fig. 29.3) :

  • Cox-1, présente sous forme constitutive dans presque tous les tissus, catalyse la for-mation de prostaglandines impliquées dans la cytoprotection de la muqueuse gas-trique et la préservation de la fonction rénale, ainsi que la production de thromboxane A2 (TxA2, vasoconstrictrice et pro-agrégante) par les plaquettes ;
  • Cox-2, qui est essentiellement une isoenzyme inductible dans les états inflamma-toires, conduit à la libération de prostaglandines jouant un rôle pathologique (fièvre, douleur, inflammation, prolifération cellulaire), mais aussi un rôle bénéfique dans di-vers processus (cicatrisation, fonction rénale, ovulation, etc.) et gouvernant la syn-thèse de prostacycline (PGI2), vasodilatatrice et antiagrégante, par les cellules endo-théliales.

Les AINS non sélectifs inhibent de façon plus ou moins sélective Cox-1 et Cox-2. Les AINS sélectifs de la Cox-2, ou coxibs, ont été conçus pour permettre une inhibition préférentielle de Cox-2.

Ce mécanisme d’action commun d’inhibition de la synthèse des prostanoïdes confère aux AINS leurs propriétés pharmacologiques, mais aussi leurs effets indésirables.

 

Fig. 29.3. Métabolisme de l’acide arachidonique et synthèse des prostanoïdes.

 

On peut classer les AINS selon leur spécificité anti-Cox :

  • les anti-Cox-1 préférentiels : représentés par l’aspirine à faible dose (300 mg par jour ou moins), employée comme antiagrégant à visée antithrombotique, mais aussi l’indométacine et le piroxicam ;
  • les anti-Cox-2 préférentiels : méloxicam ;
  • les anti-Cox-2 sélectif, ou coxibs : célécoxib, parécoxib, qui se démarquent des précédents par leur moindre risque ulcérogène et l’absence d’effet antiagrégant plaquettaire ;
  • les AINS non sélectifs, qui tous inhibent Cox-2 et peu ou prou Cox-1 aux doses thérapeutiques.

Il existe par ailleurs de nombreux AINS commercialisés comme antalgiques-antipyrétiques, à faible dose, en vente libre (ibuprofène, kétoprofène, flurbiprofène, diclofénac, acide méfénamique, fénoprofène). Ce sont néanmoins des AINS avec leurs risques de complications : attention de rester attentif aux automédications et au risque d’association d’un AINS avec un AINS faible dose non déclaré par le patient.

4.2 - Propriétés thérapeutiques

Action antipyrétique

Les AINS diminuent la fièvre quelle qu’en soit l’origine : infectieuse, inflammatoire ou néoplasique.

Action antalgique

Les AINS sont efficaces sur un large éventail de douleurs nociceptives où la production de prostanoïdes est importante. Les posologies employées pour une action antalgique peuvent rester faibles.

Action anti-inflammatoire

Cette action porte principalement sur la composante vasculaire de la réaction inflammatoire, responsable de la classique tétrade : œdème, douleur, rougeur, chaleur. L’action anti-inflammatoire requiert généralement des posologies d’AINS plus élevées que celles nécessaires pour l’action antalgique et antipyrétique. Les indications sont les accès aigus microcristallins, les pathologies abarticulaires, pathologies rachidiennes et radiculaires, et les rhumatismes inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde et spondyloarthrites surtout).

4.3 - Voies d’administration

Voies générales

Ces voies comportent toutes les mêmes risques, auxquels s’ajoutent parfois des complications locales particulières :

  • voie orale : c’est la voie préférentielle, ce d’autant que la biodisponibilité est excellente (> 90 %) ;
  • voie rectale : les suppositoires sont résorbés plus irrégulièrement que les formes orales ;
  • voie intramusculaire : cette voie est surtout intéressante quand l’administration orale est impossible, dans un contexte d’urgence, vu sa rapidité d’action. En pratique, il faut limiter son usage à 48 à 72 heures, uniquement si les autres voies d’administration ne sont pas possibles ; elle est contre-indiquée en cas d’anticoagulation efficace ;
  • voie intraveineuse : selon les AMM, cette voie est réservée à des indications particulières telles que le traitement de la douleur postopératoire ou le traitement des crises de colique néphrétique. Elle ne doit pas être maintenue plus de 72 heures.

Voies locales

Les applications de gel ou de pommades d’AINS peuvent suffire à soulager les douleurs liées à une entorse bénigne, une contusion, une tendinite, une arthrose de petites articulations. Ces formes exposent à des réactions d’hypersensibilité locales, voire d’effets indésirables si l’utilisation est prolongée du fait d’un passage systémique de l’AINS.

4.3.1 - Indications

Chaque molécule a des indications qui lui sont propres (voir les AMM).

Il existe schématiquement trois types d’AINS :

  • AINS de la liste I : généralement destinés à l’ensemble des affections rhumatolo-giques douloureuses ou invalidantes (rhumatismes inflammatoires aigus ou chro-niques, arthrose, tendinite, bursite, radiculalgies aiguës) ;
  • AINS de la liste II : susceptibles d’être autorisés dans les indications précédentes et en traumatologie (entorse), ORL et stomatologie (sinusite, otite, douleur dentaire), gy-nécologie (dysménorrhée primitive, ménorragie fonctionnelle), urologie (colique né-phrétique) et dans les états fébriles ;
  • AINS hors liste : AINS faiblement dosés, ne nécessitant pas d’ordonnance, dévolus au traitement symptomatique des affections douloureuses ou fébriles.

4.4 - Modalités de prescription des AINS

4.4.1 - Évaluation personnalisée du rapport bénéfice/risque

L’évaluation personnalisée du rapport bénéfice/risque doit prendre en compte l’indication, le terrain, les comorbidités et les médicaments en cours.

Pour une action antalgique, il faut utiliser de faibles doses (effets indésirables dose-dépendants) ou préférer le paracétamol pour des douleurs d’intensité modérée, notamment chez le sujet âgé. Pour l’activité anti-inflammatoire, la dose sera plus élevée mais il faudra limiter la durée de prescription. Parfois, on pourra employer un corticoïde à faible dose par voie orale chez un patient à risque digestif ou rénal vis-à-vis des AINS.

En cas d’échec d’un AINS aux posologies recommandées, il convient d’essayer une autre molécule en raison de la variabilité individuelle de réponse à un AINS donné.

4.4.2 - Précautions d’emploi

Dose et durée minimales

Il est possible de limiter la posologie des AINS et, par conséquent, leur toxicité, en utilisant les principes de l’analgésie multimodale (par exemple, association à du paracétamol et/ou un opioïde).

Adaptation aux facteurs de risque digestif et cardiovasculaire

Il est nécessaire pour toute prescription de tenir compte des facteurs de risque digestif et cardiovasculaire.

Les AINS sont contre-indiqués en cas d’ulcère évolutif ou d’antécédent d’ulcère compliqué. Chez les patients à risque digestif (> 65 ans, antécédent d’ulcère gastroduodénal), une protection gastrique est nécessaire.

La co-prescription d’IPP aux AINS en prévention de l’ulcère gastroduodénal n’a d’intérêt qu’en présence de facteurs de risque et n’est justifiée que dans les situations suivantes :

  • personnes âgées de 65 ans et plus ;
  • antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal (dans ce cas une infection à H. pylori doit être recherchée et traitée) ;
  • association à un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel) et/ou un corticoïde et/ou un anticoagulant (tout en rappelant que ces associations doivent de principe être évitées).

Les IPP doivent alors être interrompus en même temps que le traitement par AINS.

Les AINS sont contre-indiqués en cas d’insuffisance cardiaque sévère et doivent être utilisés avec prudence en cas de cardiopathie ischémique avérée, d’artériopathie périphérique ou d’antécédent d’accident vasculaire cérébral (y compris accident ischémique transitoire). Les coxibs et le diclofénac sont en outre contre-indiqués en cas de cardiopathie ischémique, d’accident vasculaire cérébral et d’artériopathie périphérique.

Évaluation du risque rénal

Attention aux patients âgés, à risque d’hypovolémie, avec insuffisance cardiaque ou troubles hépatiques. La prescription d’AINS doit être évitée en cas d’insuffisance rénale, y compris avec les formes topiques cutanées.

Information du patient sur les principaux risques encourus

Le patient doit arrêter le médicament ou solliciter un avis médical devant certains signes d’alerte digestifs, rénaux (oligurie, prise de poids rapide) ou cutanéomuqueux. Comme l’automédication est fréquente au cours des syndromes douloureux, on l’avertira de l’incompatibilité entre le médicament prescrit et les AINS vendus sans ordonnance comme antalgiques-antipyrétiques.

4.4.3 - Recherche des interactions médicamenteuses

Le bon usage des AINS nécessite de rechercher d’éventuelles interactions médicamenteuses (tableau 29.4).

 

Tableau 29.4. Interactions médicamenteuses.

Classe thérapeutique Interactions
AINS Ne pas associer deux AINS, y compris l’aspirine à dose anti-inflammatoire
Anticoagulant oral Majoration du risque hémorragique
Piroxicam et aspirine à dose anti-inflammatoire : association contre-indiquée
Autres AINS : association déconseillée. Quand cette association est indispensable, elle nécessite une surveillance clinique étroite, voire biologique
Antiagrégant plaquettaire
(y compris aspirine à dose antiagrégante)
Majoration du risque d’hémorragie digestive
Les patients sous aspirine à dose antiagrégante plaquettaire doivent être avertis des risques de l’automédication avec l’aspirine ou un autre AINS
Antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) Majoration du risque d’hémorragie digestive
Inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC)
Diurétique, antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II)
Risque d’insuffisance rénale aiguë chez le malade à risque (sujet âgé et/ou déshydraté)
Corticothérapie Majoration du risque d’ulcération et d’hémorragie gastro-intestinale
Lithium, digoxine, aminosides Diminution de l’excrétion rénale de ces médicaments avec risque de surdosage
Médicaments susceptibles de favoriser une hyperkaliémie (IEC, ARA II, héparines, ciclosporine, tacrolimus et triméthoprime, en particulier diurétiques hyperkaliémiants, notamment lorsqu’ils sont associés entre eux ou avec des sels de potassium)

 

4.5 - Contre-indications

  • Allergie connue au médicament ou aux molécules apparentées.
  • Ulcère gastroduodénal évolutif et antécédent d’ulcère peptique ou d’hémorragie récur-rente (au moins deux épisodes objectivés).
  • Asthme à l’aspirine et allergie croisée aux autres AINS (syndrome de Fernand-Vidal).
  • Insuffisance rénale, insuffisance hépatocellulaire sévère, insuffisance cardiaque sévère.
  • Grossesse :
    –   avant 24 SA :
    –          prise ponctuelle : l’utilisation de l’aspirine ≥ 500 mg par jour et des AINS est envisageable ponctuellement au cours des cinq premiers mois de grossesse (24 SA) ;
    –          prise chronique : éviter pendant cette période. Si une prise chronique d’aspirine ≥ 500 mg par jour ou d’un AINS est indispensable après 13 SA, une surveillance du liquide amniotique est souhaitable ;
    –   au-delà de 24 SA : l’aspirine ≥ 500 mg par jour et les AINS sont formellement contre-indiqués jusqu’à l’accouchement, y compris en prise unique, à l’exception des collyres en raison des faibles quantités utilisées (cf. État des connaissances) ;
    –   on pourra avoir recours à d’autres antalgiques ou aux corticoïdes, quel que soit le terme de la grossesse.
  • Maladies hémorragiques.
  • Les coxibs et le diclofénac sont contre-indiqués en cas de cardiopathie ischémique avérée, d’artériopathie périphérique, d’antécédent d’accident vasculaire cérébral (dont accident ischémique transitoire). L’étoricoxib est également contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle non contrôlée.

4.5.1 - Effets indésirables et secondaires

Tous les AINS exposent virtuellement aux mêmes complications. Mais l’incidence d’un effet indésirable donné dépend de la nature de l’AINS et souvent de sa posologie ainsi que du terrain du malade et des médicaments associés.

4.5.2 - Effets secondaires digestifs

Il faut distinguer :

  • les manifestations fonctionnelles digestives hautes (dyspepsie, gastralgies, nausées) : fréquentes et rapidement résolutives à l’arrêt du produit ; elles sont mal corrélées à l’existence de lésions de la muqueuse gastroduodénale ;
  • les ulcères gastroduodénaux : plus fréquents avec les AINS classiques qu’avec les coxibs, et asymptomatiques dans la moitié des cas.

Complications d'ulcères

Hémorragie digestive, perforation, de survenue parfois précoce, ont une fréquence de 1 à 2 % des patients avec les AINS non sélectifs et 0,2 à 0,4 % avec les coxibs.

Complications digestives intestinales

Ulcérations du grêle ou du côlon souvent méconnues avec parfois des complications (perforation, hémorragie, anémie). Il faut éviter les AINS en cas de maladie inflammatoire chronique de l’intestin active. Les AINS favoriseraient les poussées de diverticulite chez les patients avec une diverticulose.

4.5.3 - Complications allergiques

Les allergies cutanées se manifestent par de simples éruptions urticariennes jusqu’à de possibles dermatoses bulleuses graves, telles que le syndrome de Stevens-Johnson et le syndrome de Lyell. Toute manifestation cutanée sous AINS doit conduire à l’arrêt immédiat du traitement.

Les AINS sont aussi responsables de bronchospasme ; ils sont d’ailleurs contre-indiqués chez les patients aux antécédents d’asthme.

4.5.4 - Effets secondaires réno-vasculaires

Les complications les plus communes sont précoces, dose-dépendantes et consécutives à l’inhibition des Cox rénales.

Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle

Elle survient volontiers chez les patients âgés ou en situation d’hypovolémie.

Les facteurs de risque sont :

  • traitement par diurétique, inhibiteur de l’enzyme de conversion ou antagoniste de l’angiotensine II ;
  • déshydratation ;
  • régime désodé ;
  • insuffisance cardiaque.

HTA par rétention hydrosodée

Il est nécessaire de surveiller la PA dans un traitement prolongé.

Insuffisance rénale chronique

Insuffisance rénale chronique par néphropathie tubulo-interstitielle chronique pour les traitements AINS au long cours : il est nécessaire de surveiller le débit de filtration glomérulaire dans les traitements prolongés.

Risque thrombotique artériel

Tous les AINS, surtout utilisés à forte dose, peuvent être responsables de thrombose artérielle, avec un risque plus important pour les coxibs et le diclofénac et à un moindre degré l’ibuprofène. Les effets thrombotiques (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral) des coxibs sont néanmoins faibles (3 à 4 événements pour 1 000 patients-années).
Les données actuelles font penser que ce risque est existant même avec une prescription de courte durée
Les plus communes sont précoces, dose-dépendantes et consécutives à l'inhibition des Cox rénales.

 

Ce qu'il faut retenir

  • Si antécédent de cardiopathie ischémique avérée, artériopathie des membres inférieurs, antécédent d’AVC ou AIT, insuffisance cardiaque congestive :
    –   contre-indication aux coxibs et au diclofénac ;
    –   AINS non sélectifs déconseillés.
  • Si facteurs de risque cardiovasculaire (HTA, diabète, dyslipidémie, tabagisme) : prescription d’AINS prudente, seulement si nécessaire, avec surveillance.
  • Pour les patients sous traitement antiagrégant plaquettaire :
    –   la prescription d’un AINS doit être évitée ;
    –   si elle est nécessaire, elle ne doit pas conduire à l’arrêt de l’antiagrégant.

 

Insuffisance cardiaque

L’insuffisance cardiaque associée aux AINS est plus fréquente chez les patients ayant des antécédents de cardiopathie et chez les sujets âgés sous diurétiques.

4.5.5 - Complications gynéco-obstétricales

En inhibant la Cox-2, les AINS exercent une activité tocolytique. Ils exposent le fœtus à une fermeture prématurée du canal artériel et à une insuffisance rénale à partir du 6e mois de grossesse. Ils sont éventuellement responsables d’une diminution de la fertilité mais, en revanche, ne diminuent pas l’efficacité des dispositifs intra-utérins..

4.5.6 - Divers

Les AINS provoquent parfois des troubles neurosensoriels (céphalées, vertiges, acouphènes, etc.). Les cytopénies sanguines sont rares, de même que les hépatites à expression clinique.

4.5.7 - Modalités de surveillance

Une utilisation prolongée d’AINS ne se conçoit pas sans une surveillance régulière, clinique et biologique :

  • PA, poids, œdème, si antécédents ou facteurs de risque cardiovasculaire ou rénal, ou traitement antihypertenseur ;
  • manifestations cutanées ;
  • infection : une pathologie infectieuse sérieuse doit conduire à l'arrêt du traitement ;
  • biologie : hémoglobine, débit de filtration glomérulaire, enzymes hépatiques, pro-BNP en fonction du contexte.

En résumé, la prescription d’un AINS par voie générale se conçoit seulement en l’absence d’alternative thérapeutique plus sûre, après une estimation personnalisée du rapport bénéfice-risque, en respectant scrupuleusement ses indications, contre-indications et précautions d’emploi. La posologie et la durée du traitement seront adaptées à chaque patient, en se limitant au minimum nécessaire.




Légende :

Dans le respect de la Réforme du deuxième cycle des études médicales (R2C), les connaissances rassemblées sur ce site sont hiérarchisées en rang A, rang B et rang C à l'aide de balises et d'un code couleur :
Connaissances fondamentales que tout étudiant doit connaître en fin de deuxième cycle.
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